Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, a vibré ce lundi 29 septembre 2025 avec le lancement officiel de la 13ᵉ édition de la CGECI Academy. Rendez-vous incontournable du secteur privé, l’événement a réuni un parterre d’autorités et de figures africaines de haut niveau issues du monde des affaires. Placée sous le thème évocateur « Souveraineté économique : le temps de l’action », cette édition se veut une plateforme de réflexion et d’engagement autour des grands défis de l’Afrique face aux mutations de l’économie mondiale.

Changer de paradigme pour bâtir une Afrique autonome
La cérémonie d’ouverture s’est voulue solennelle et riche en discours. Le premier intervenant, Ahmed Cissé, président de la CGECI, a affiché confiance et sérénité devant l’assemblée. Son allocution a été marquée par une « infinie gratitude » au chef de l’État, salué pour son soutien constant au secteur privé, érigé en moteur de la transformation structurelle du pays.
Il a aussi rendu hommage à ses homologues venus de plusieurs pays africains, du Bénin au Togo en passant par le Cameroun et Madagascar, soulignant la dimension panafricaine de cette rencontre.
Revenant au thème de l’année, Ahmed Cissé a plaidé pour un « changement de paradigme » face aux crises internationales récentes, qui ont mis en lumière la fragilité des États. Sa conviction : l’Afrique doit accélérer sa marche vers la souveraineté économique. Et de préciser : « La souveraineté économique n’est pas synonyme de repli sur soi. »
Dans un vibrant appel, il a exhorté les acteurs à passer des intentions aux actes : « Agissons ensemble et maintenant, pour une Afrique souveraine et prospère », a-t-il martelé, sous les applaudissements nourris de l’auditoire.

L’Afrique doit transformer son potentiel en puissance
Le Dr Souleymane Diarassouba, ministre du Commerce et de l’Industrie, a pris le relais. Saluant l’initiative d’Ahmed Cissé, il a souligné la pertinence du thème choisi dans un monde incertain.
S’il a rappelé la richesse de l’Afrique (ressources variées, cultures foisonnantes, histoire plurielle), il a aussi pointé les défis persistants : instabilité politique, fractures économiques, sous-valorisation des atouts du continent.
Pour lui, la souveraineté économique passe par des choix clairs : améliorer l’environnement des affaires, stimuler l’innovation, diversifier les économies, investir dans l’éducation et la formation, afin de donner aux jeunes et aux femmes les compétences nécessaires pour s’imposer dans les industries d’avenir.
Il a conclu en qualifiant l’organisation de ce forum d’initiative opportune, reflet d’une « marque claire de confiance » dans la politique stratégique du chef de l’État.

La souveraineté économique est un impératif national
L’honneur du discours officiel d’ouverture est revenu au Premier ministre Robert Beugré Mambé. Dans une allocution à la fois réaliste et optimiste, il a mis en avant les réformes engagées ces dernières années pour stimuler l’entrepreneuriat : adoption d’un Code des investissements plus attractif et création d’un guichet unique pour les PME.
Le chef du gouvernement a dévoilé une nouvelle ambition : une stratégie nationale d’accélération et de construction des champions nationaux, destinée à ériger les entreprises ivoiriennes en fers de lance de la souveraineté économique.
Martelant que « la souveraineté économique devient un impératif national », il a listé les piliers de cette vision : transformer localement nos ressources, réduire la dépendance technologique, renforcer les chaînes de valeur régionales, conquérir de nouveaux marchés et former massivement la jeunesse pour capitaliser sur le dividende démographique.
Il a conclu sur une note d’espoir et de détermination :
« Ensemble, nous pouvons faire de la Côte d’Ivoire et de nos différents pays des puissances économiques souveraines, fières de leur production, fortes de leurs industries et confiantes en leur avenir. »
Le panel d’ouverture porté sur le thème » de la dépendance à la puissance : construire la souveraineté de l’Afrique » a eu lieu en présence des toutes les autorités et personnalités.
Par Serge Ekra