C’est officiel : lors de la 48ᵉ réunion du Conseil des ministres de l’Association des pays producteurs de pétrole africains (APPO), tenue les 4 et 5 novembre à Brazzaville, la présidence 2026 a été confiée à la Côte d’Ivoire. Une distinction majeure pour le pays, qui place désormais ses ambitions énergétiques au centre du jeu continental.

Désormais aux commandes, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Énergie. Il succède à Bruno Jean Richard Itoua, son homologue congolais, et prend les rênes d’une organisation plus que jamais stratégique dans un contexte de transition énergétique mondiale.
« La pertinence de cette organisation n’a jamais été aussi évidente », a lancé le ministre ivoirien lors de son discours d’investiture. Un message fort, dans un moment où les bailleurs de fonds traditionnels se désengagent progressivement des projets liés aux hydrocarbures.
Déterminé à impulser une nouvelle dynamique, Sangafowa-Coulibaly place en haut de son agenda la finalisation de la Banque africaine de l’énergie, un chantier majeur porté par l’APPO depuis six ans. Avec un capital annoncé de 5 milliards de dollars, cette institution vise à offrir au continent une véritable indépendance financière pour développer ses projets énergétiques, de la recherche à la transformation locale. Une vision ambitieuse, à la croisée du pragmatisme et de la souveraineté énergétique africaine.

Fondée en 1987, l’Association des pays producteurs de pétrole africains (APPO) réunit aujourd’hui 18 nations du continent, parmi lesquelles figurent des poids lourds comme l’Algérie, le Nigeria, l’Angola ou encore la Libye. Véritable voix collective du secteur énergétique africain, l’organisation s’attache à défendre les intérêts communs du continent et à promouvoir une exploitation responsable et durable de ses précieuses ressources naturelles.
Par Serge EKRA