Afrique : Inoussa Kanazoé, ce géant du ciment et du développement

Sur le continent africain, son nom résonne comme celui d’un bâtisseur moderne. En Côte d’Ivoire, Inoussa Kanazoé, homme d’affaires à la vision audacieuse, a su capter une opportunité que beaucoup n’ont fait qu’entrevoir. Depuis plus d’une dizaine d’années, le pays s’est transformé en un vaste chantier à ciel ouvert. Routes, ponts, stades, logements… partout, les grues s’élèvent, dessinant le visage d’une nation en plein essor. Ce boom des infrastructures a naturellement propulsé la demande en ciment à des niveaux jamais atteints. C’est dans ce contexte que le magnat burkinabé a choisi de miser gros. Avec son groupe Cimmetal Group, il s’est imposé comme un acteur clé du secteur, accompagnant la Côte d’Ivoire dans sa marche vers la modernité. Vision, flair et sens du timing : Kanazoé incarne cette génération d’entrepreneurs africains qui bâtissent, pierre après pierre, le continent de demain.

Présence effective, activités industrielles précises

Inoussa Kanazoé, fondateur du groupe Cim Metal Group et Pdg de  Kanis commodities, est déjà présent dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, notamment le Burkina Faso, le Togo, le Mali et la Côte d’Ivoire et bientôt le Ghana.

En Côte d’Ivoire, il a investi dans CimIvoire, une unité de ciment qui fait partie de son portefeuille Cim Metal Group. Son projet à Abidjan consiste à établir une cimenterie de broyage dans la zone portuaire avec une capacité annuelle estimée à 4 millions de tonnes. Un chiffre largement au-dessus de celui de Dangote Cement, le dernier à s’installer récemment en terre ivoirienne.  L’investissement pour ce projet est évalué à environ 35 milliards de F CFA (plus de 53 millions d’euros).

L’entreprise évolue dans l’exploitation de cimenteries, d’unité de broyage et d’ensachage de ciment ou chaux vive, la production, le transport et la commercialisation du ciment, et de ses produits dérivés ; la recherche et l’exploitation de toutes carrières granulats et de tous matériaux de construction ; l’importation de matières premières et de matériels de tous genres ; l’exportation de ciments et de tous ses dérivés ou produits préfabriqués.

Cimivoire a réussi à s’imposer avec le temps, malgré tout. Cette usine est conçue pour répondre à la forte demande de ciment créée par les grands travaux d’infrastructure en Côte d’Ivoire. Kanazoé se positionne ainsi face à des concurrents sérieux, tels que le marocain Addoha (détenteur de Cimaf), et estime qu’il y a suffisamment de place pour une nouvelle cimenterie sur le marché ivoirien.  Avec ses installations modernes, Cimivoire propose à ses clients une gamme variée de ciment de haute qualité répondant aux normes internationales en vigueur.

Inoussa Kanazoé : du commerce de proximité à l’empire industriel ouest-africain

Inoussa Kanazoé incarne parfaitement l’archétype du self-made man africain. Parti de presque rien, il a su bâtir, à la force du travail et d’une vision stratégique, l’un des groupes industriels les plus influents du Burkina Faso et de la sous-région. Son parcours entrepreneurial débute modestement en Côte d’Ivoire, entre 1985 et 1986, à une époque où le jeune commerçant multiplie les expériences dans le petit négoce.

Très vite, il se fait remarquer pour son sens aigu des affaires et sa capacité à identifier les besoins du marché local. De retour au Burkina Faso, il se lance dans la vente de tissus, avant de s’imposer dans l’importation de produits de première nécessité tels que le sucre, le riz ou encore les denrées alimentaires de grande consommation. Ces activités, cruciales dans un pays enclavé dépendant largement des importations, lui permettent d’acquérir une solide expérience dans le commerce international et la logistique.

C’est cette maîtrise du négoce transfrontalier qui lui ouvre les portes d’un secteur alors en pleine mutation : celui du ciment. Constatant la forte demande en matériaux de construction liée à l’essor des infrastructures dans toute l’Afrique de l’Ouest, Inoussa Kanazoé fonde le Groupe Kanis international, devenu aujourd’hui Cimmetal group (Ciments du Faso). Ce groupe est l’un des principaux acteurs de la cimenterie au Burkina Faso, avec une capacité de production dépassant 1 million de tonnes par an. Grâce à une politique d’investissement soutenue, il a su moderniser ses installations et renforcer la compétitivité du secteur face aux géants internationaux comme Dangote Cement ou LafargeHolcim.

Parallèlement, conscient que le succès industriel repose sur une chaîne logistique performante, Inoussa Kanazoé crée Kanis Logistic, une filiale spécialisée dans le transport des matières premières et des produits finis. L’entreprise dispose aujourd’hui d’une flotte de plusieurs centaines de camions, assurant la distribution régionale du ciment et d’autres marchandises stratégiques à travers le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Niger. Cette maîtrise de la logistique interne constitue un atout concurrentiel majeur, permettant au groupe de contrôler ses coûts et d’assurer une disponibilité constante de ses produits.

La trajectoire d’Inoussa Kanazoé illustre parfaitement le rôle croissant des entrepreneurs africains dans la transformation économique du continent. En diversifiant ses activités et en investissant dans la production locale, il a contribué à la création de milliers d’emplois directs et indirects, tout en soutenant la dynamique d’industrialisation du Burkina Faso.

Un acteur majeur qui impacte

Les projets du groupe Kanazoé en Côte d’Ivoire s’inscrivent dans une dynamique de croissance inclusive et durable, avec pour principal objectif de stimuler l’emploi et de renforcer le tissu industriel local. À travers ses différentes filiales actives dans les secteurs, de la cimenterie, de la logistique et du commerce, le groupe participe activement à la création de valeur ajoutée dans le pays. À ce jour, il emploie directement plus de 5 000 personnes, auxquelles s’ajoutent plus de 16 500 emplois indirects générés par ses opérations en Afrique de l’Ouest, un impact économique considérable qui contribue à la réduction du chômage, notamment chez les jeunes et les populations rurales.

En Côte d’Ivoire, ses investissements dans la production de matériaux de construction, par exemple, favorisent l’autonomie industrielle du pays et réduisent sa dépendance aux importations. Ces initiatives encouragent également le développement d’un écosystème de PME locales, sous-traitantes ou partenaires, qui bénéficient des retombées économiques du groupe. Par ailleurs, le groupe Kanazoé s’attache à promouvoir la formation professionnelle et le transfert de compétences, en initiant des programmes de stage et de perfectionnement technique pour les jeunes diplômés.

Sur le plan social, le PDG du groupe, connu pour son sens aigu de la responsabilité sociétale, se distingue par son engagement humanitaire. Il participe activement au financement d’infrastructures éducatives, sanitaires et communautaires, notamment dans les zones défavorisées. La construction d’écoles, de centres de santé ou encore de forages d’eau potable illustre cette volonté de contribuer concrètement au bien-être des populations. À travers ces actions, le groupe Kanazoé démontre qu’il est possible de concilier performance économique et solidarité sociale, tout en incarnant un modèle d’entreprise africaine engagée pour le développement du continent.

Inoussa Kanazoé représente un acteur majeur en Afrique de l’Ouest dans le secteur industriel et du ciment. Sa présence en Côte d’Ivoire illustre sa stratégie de croissance régionale et son ambition de répondre aux besoins du marché tout en soutenant le développement économique local. 

Par Serge EKRA

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *