
La galerie Houkami Guyzagn à l’occasion de la 8è édition de l’Apéro Art organisé autour du thème « Art et Subversion » a servi de cadre pour la présentation d’une œuvre littéraire. Il s’agissait du roman intitulé « L’Évangile selon Judas » de l’auteur Alain Tailly. C’était le vendredi 29 août passé.
Pas question pour Alain Tailly de se contenter d’une traditionnelle séance de dédicace. Fidèle à son esprit créatif, l’écrivain a choisi la lecture scénique pour donner vie à son nouveau roman. Sur scène, il a installé un décor où se mêlent poésie, conte, dramaturgie et mise en scène, autant de facettes de son talent. Résultat : un exercice brillamment mené et un public conquis.
Son ouvrage, L’Évangile selon Judas une œuvre de 213 pages, est le quatrième de sa carrière. En douze chapitres, chacun ouvert par un proverbe Wê, un hommage à ses racines de l’Ouest ivoirien, Tailly explore des thématiques aussi universelles que la politique, la religion et la société.

Au fil des échanges avec l’audience, l’auteur a livré un témoignage sincère :
« J’ai connu trois baptêmes : catholique, céleste, évangélique. Toute ma vie a été une quête de Dieu. Quand je me tiendrai devant lui, il ne pourra pas me reprocher de ne pas avoir essayé de le trouver », confie-t-il.
L’écrivain évoque aussi ses blessures : les trahisons, les confrontations avec les autorités, mais surtout sa détermination à suivre ses rêves. Une philosophie nourrie d’expériences personnelles, mais aussi d’une réflexion spirituelle singulière : Judas, dit-il, « n’a fait que remplir sa mission. Il est mal jugé, mais qui sait, peut-être le trouverons-nous au ciel… ».
Avec ce roman, Alain Tailly tisse un pont entre spiritualité et tradition. Il convoque les rites, les masques, les croyances de sa région, tout en interrogeant l’ambiguïté des valeurs qui régissent le monde rural. Une œuvre riche, dérangeante parfois, mais qui ne laisse personne indifférent.
Par Serge EKRA