La 225e édition de la fête de l’Abissa a débuté officiellement ce dimanche 5 octobre à Grand-Bassam dans l’extrême sud du pays.
Abissa : Grand-Bassam vibre au rythme du pardon et de la renaissance
Chaque automne, Grand-Bassam devient le théâtre d’une célébration unique : l’Abissa. Pendant deux semaines, la ville historique s’anime au son des tambours et des chants du peuple N’zima Kôtôkô. Plus qu’une fête, c’est un véritable rituel de purification et de réconciliation. Un moment en harmonie parfaite avec la signification du mot Abissa qui revient à « pardon », « purification ».

Une tradition entre mémoire et vérité
L’Abissa marque la fin d’une année et le début d’une nouvelle. Les N’zima s’y rassemblent pour pardonner, se purifier et renouveler les liens communautaires.
Durant cette période, tout est permis : la parole se libère, les vérités se disent, parfois avec humour, souvent avec courage. Chacun peut dénoncer les dérives de l’année écoulée, même celles des chefs. Une forme de justice populaire et symbolique qui soude la communauté.

Deux semaines de ferveur et de couleurs
Tambours, danses, parures éclatantes : tout Grand-Bassam entre en transe. Les quartiers, appelés Kouman, défilent en tenues traditionnelles sous le regard émerveillé des visiteurs.
Les rituels du bois sacré ouvrent la voie aux réjouissances publiques. Et lorsque le roi des N’zima sort, entouré de sa cour, la fête atteint son apogée.
Entre spiritualité et spectacle, l’Abissa offre un mélange vibrant de culture et de dévotion.

Un patrimoine vivant
Reconnu comme élément du patrimoine culturel immatériel de la Côte d’Ivoire, l’Abissa attire chaque année des milliers de visiteurs venus célébrer l’âme du peuple N’zima. Cette tradition plusieurs fois centenaire est aujourd’hui candidate à une inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette année elle a lieu entre le 5 et le 19 octobre.
Par Serge Ekra